Inspirée d’une rencontre musicale et hivernale à Montréal, ma démarche artistique se construit sur la transformation d’une vie vécue à une vie ressentie. La lumière sous toutes ses formes éclaire mes créations. Ce triptyque a été réalisé en dialogue avec le lieu quasi millénaire : l’abbaye de Saint-Paul. L’installation s’appuie sur la géomancie du lieu. Lors de cette résidence, j’ai dû réinterroger mes pratiques en me projetant sur des dimensions et des échelles inédites pour moi. La création des toiles s’est faite à partir de dessins de format A5. Le portail abbatial réalisé en 1035 accueille deux toiles faites sur-mesure.

Le premier tableau représente « La juste ouverture du cœur en paix » et a été  réalisé à l’acrylique, (270cm-140cm, été 2020). Sentir que l’on s’est transformé, l’allègement par le pardon.  Il indique le passage entre l’extérieur et l’intérieur, ce passage subtil entre les mondes. J’ai cherché à représenter l’ouverture du cœur lorsque tout est à sa place dans la ronde de l’existence. Le fait d’être, là, heureu.se d’exister, tout simplement. C’est l’engagement de l’être tout entier qui s’ouvre en paix.

 

Le deuxième tableau s’intitule « Les amoureux ou les retrouvailles d’une rencontre » (280 cm 150 cm, été 2020). L’énergie de l’amour fait tourner la roue, et semble avoir placé ces deux êtres lumineux face à face. Les forces de l’univers ouvrent pour un instant d’éternité ce qui doit être. C’est le temps des retrouvailles d’une rencontre légendaire : c’est ici que tout commence et que tout s’achève. Installé sur la porte droite du portail abbatial, le tableau ouvre une perspective vers un horizon poétique qui contraste avec le flot de la Cascade réalisé par Lucie Lajudie  et installé dans la porte de gauche. Les mouvements inversés de la lumière et de l’eau dialoguent.

 

Lignes, points et pierres se répondent dans un vaste écho jusqu’à la source d’eau ferrugineuse Saint-Evroult connue pour ses vertus merveilleuses. Le dernier tableau ouvre le triptyque  sur « L’horizon lumineux : « du monde clos à l’univers infini » » (270 cm 140cm, été 2020). Les particules de lumières qui jaillissent de l’être regagnent l’horizon lumineux de toute chose. C’est la réunion de l’infiniment petit avec l’infiniment grand. C’est un retour à la source. Ce tableau a été l’occasion d’une collaboration entre la photographe Amélie Davèze et moi-même. Le portrait a été réalisé sur le même procédé de projection.

Je tiens à remercier Julie Bichon, et Aurore Carroué pour leur aide dans la réalisation des châssis de toile. Les photographies de mon travail ont été réalisées par Aurore Carroué et Amélie Davèze.